Un jardin Chinois au parc de Maurepas

Le projet, issu de la 3e saison du budget participatif, avance à grands pas. Un chantier important pour la direction des Jardins et de la Biodiversité (DJB) qui pilote l’opération.

Il flotte déjà un air d’Asie au cœur du parc de Maurepas. Une montagne de rochers de plus de 5 mètres de haut s’élève au milieu des espaces verts. Dans quelques temps, une cascade d’eau s’écoulera de son sommet pour plonger dans un imposant bassin dans lequel des carpes koï pourront nager tranquillement sous les nombreux nénuphars et autres lotus qui y seront plantés. Dans son prolongement, le lit de la rivière artificielle, d’une profondeur de 80 cm, a déjà tracé son sinueux parcours sur plusieurs dizaines de mètres.

« Le projet a débuté en septembre 2019, confie Julien Roux, conducteur d’opération du chantier. Les travaux  ont commencé par le chantier de génie civil, confié à une entreprise qui a entièrement réaménagé la rivière artificielle qui existait depuis 1936, date de création du parc de Maurepas. Elle ne pouvait être réhabilitée compte tenu de sa vétusté. Le nouvel ouvrage, très technique, fonctionnera en circuit fermé et mobilisera une quantité d’eau bien supérieure aux cascades du parc du Thabor. »

Collaboration Rennes – Jinan

L’idée a vu le jour en 2018, dans le cadre de la 3e saison du budget participatif, sous l’impulsion du comité de jumelage Rennes – Jinan et de  l’association Les Agi’Thés. « Lors du Festival des jardins de Chine, qui s’est déroulé à Jinan en 2009, les deux villes ont conçu et réalisé ensemble un jardin à la française où trône une réplique du kiosque du Thabor, explique Bertrand Martin, responsable du service Exploitation à la DJB. L’idée des deux associations a donc été de renouveler cette collaboration en proposant la conception d’un jardin chinois à Rennes. »

Après l’étude de faisabilité, le choix du lieu s’est rapidement porté sur le parc de Maurepas dans lequel une circulation d’eau (mise à l’arrêt il y a 2 ans) existait déjà. A l’occasion d’une visite d’étude en octobre 2018, les paysagistes chinois ont réalisé une première esquisse du projet comprenant une montagne, une rivière, un kiosque et des portes qui sont des éléments fondamentaux du jardin chinois. « Nous échangeons régulièrement avec nos homologues de Jinan, ainsi qu’avec le comité de jumelage Rennes-Jinan et l’association Les Agi’Thés, afin de ne pas dénaturer l’esprit du projet. Les deux structures ont d’ailleurs intégré notre comité de pilotage » assure Bertrand Martin.

Un kiosque et des portes de jardin chinois

Aujourd’hui, le chantier est entré dans sa phase 2 avec la construction de la montagne de rochers, en septembre dernier, par l’équipe Travaux neufs de la DJB qui s’est également chargée de la remise à niveau des sols du futur jardin de 4000 m2.  Pour l’occasion, un engin spécial a été loué car certains blocs de roches pesaient jusqu’à 2 tonnes. Un kiosque (pavillon Tsi Lou) et deux portes très typiques des jardins chinois vont maintenant être érigées. "Nous avons confié ces réalisations à une entreprise de charpente expérimentée qui va mixer les techniques d’assemblage traditionnelles bretonnes et asiatiques. C’est elle aussi qui va coordonner les travaux. Il s’agit de construire des ouvrages d’inspiration chinoise tout en utilisant des matériaux locaux et en respectant les normes de construction françaises" précise Bertrand Martin.

Du thé rennais !

Puis viendra le temps des plantations avec l’introduction d’arbres, d’arbustes et de végétaux typiques de l’Empire du Milieu qui grandiront parmi les autres arbres (marronnier, chêne, liquidambar) déjà présents sur le site depuis des décennies. Près de 600 théiers seront également plantés aux abords de la montagne. La récolte pourra être assurée par les membres de l’association Les Agi’Thés. Mais il va falloir attendre car la pousse des théiers est très lente. La première récolte n’interviendra pas avant plusieurs années. L’ouverture au public du jardin chinois est envisagée pour la fin de l’année 2022.

Auteur et crédits photos : Laurent Digoin / Rennes Métropole